dimanche, mai 6

Ireo Taxi-Borosy...

26 avril: férié. journée des rois. aucun des vietnamiens à qui j'ai demandé - 2 ou 3 - n'a vraiment su me dire pourquoi c'était férié... mais c'était férié donc tout le monde était content. et je n'ai pas cherché à en savoir plus non plus...

30 avril: anniversaire de la libération de Saigon. férié. à la télé, des soldats maquillés chantaient la libération de saigon, chansons accompagnées avec des instruments traditionnels, voix de castrat, c'est particulier...

1er mai: fête du travail. personne ne travaille dans les pays communistes sauf ceux qui sont obligés. un ami m'a raconté que dans son quartier, un quartier "résidentiel", leur voisin avocat écoutait l'Internationale interprété par un orchestre philharmonique à fond, pendant que juste en face de chez lui, des ouvriers travaillaient sous le soleil, à l'ombre du drapeau rouge...

Donc la semaine dernière, j'ai eu un super long week-end de 6 jours. j'en ai profité pour bouger un peu.

En vrai professionels de l'organisation, nous nous sommes décidés dans la nuit du mercredi au jeudi sur notre destination parmi : Ha Noi, l'île de Phu Quoc, la plage de Mui Ne...

Ha Noi un peu loin, et 6 jours ne suffisaient pas, je voulais y aller en train, 1 jour et demi de voyage, je ferai ça plus tard.

L'île de Phu Quoc, un île paradisiaque au sud du Cambodge, même en temps normal, il faut réserver les billets d'avion au moins une semaine avant.

Mui Né, une station balnéaire au Nord de Saigon, pas trop loin, et un week-end à se dorer sur la plage me tentait bien...

J'ai visité le delta du Mékong avec des potes, il y longtemps de celà, en passant par une agence de voyage. Je n'en ai pas gardé un super souvenir, du coup pas envie de raconter, pas moyen de flâner, obligé de s'arrêter dans les boutiques de souvenir, obligé de manger ou de pisser là où le guide voulait bien s'arrêter... Ni Yoann ni moi n'avait envie de prendre un bus climatisé en passant par une agence de voyage du quartier routard. Nous avons décidé de voyager à la manière des locaux : en passant par la gare routière. Les prix ne sont pas plus élévés en passant par les agences, et en plus les bus font une livraison à l'hôtel, mais on voulait vivre à la locale.

La gare routière, un mélange de modernité et de ruralité, c'est à vivre, c'est indescriptible... Comme une gare routière à Madagascar mais en plus moderne, je ne sais même pas comment l'expliquer.

La gare routière me faisait penser à Saigon : ce n'est pas une vraie ville, c'est une grande ville rurale de 10 millions d'habitants, esprit rural qui donne un charme à la vie dans cette ville. Parce qu'il n'y a pas grand chose à voir, et pas grand chose à faire non plus, sinon travailler et faire des sous... C'est marrant un ou deux jours si on ne fait que passer, regarder le ballet de motorbykes, les quelques bâtiments à voir, mais sinon, il faut rester un peu, et se mettre au rythme de la ville...

Le minibus, quatre personnes par banquette, j'avais l'impression d'être au pays, avec les vendeurs de gateaux, de pistaches, d'eau qui passent entre les véhicules qui attendent d'être remplis pour partir... Là il n'y a pas de mpanera (à Madagascar, des gens qui prenent une commission par voyageur qu'ils font monter dans un minibus) parce qu'on achète les billets au guichet dans la gare...

Et le minibus garde une ou deux places libre pour pouvoir prendre des gens sur la route, et rentabiliser au maximum ! comme au pays que je vous dis !

Sur la route, on a l'impression que la voiture s'arrêterait d'avancer si le chauffeur ne faisait pas sonner le klaxon italien au moins, au moins une fois tous les 100 mètres. On klaxonne à Mada, mais pas autant ! Mais le traffic n'est pas aussi intense non plus : il ne faut surtout pas regarder la route, vas-y que je te double à gauche, que je te double à droite, que je change de voie... Et ça pile pour éviter une moto, et ça klaxonne, et ça insulte : 'Madagascar' avec l'avertisseur, une insulte à Mada, un signal de ralliement des malgaches de l'étranger, un moyen rapide de dire "Attention je suis derrière toi et si tu ne t'écartes pas, je te rentre dedans" au Vietnam...

La route, c'est encore ce mélange bizarre. Un mix entre la 4-voies et une route nationale à Madagascar. C'est une 4-voies mais sans séparation au milieu, avec en plus une voie pour les motocyclettes sur le côté. Je n'ai pas bien compris les règles, les motos sur le bord droit, puis les véhicules rapides après, et les camions au milieu (pour éviter qu'ils écrasent des motos) et les camions sont aussi dangereux que n'importe où !

Sinon, on était les seuls étrangers, personne ne parlait anglais, ni français, et j'ai pu pratiquer mon vietnamien, et ça valait le coup, ma prof de vietnamien l'a remarqué !

à Suivre...